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Chroniques de Gradlon
18 décembre 2006

Je n'y avais pas pensé

J'admets que je n'y avais pas pensé lorsque la nouvelle est sortie, mais les Sea Dogs de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, ont une bien drôle façon d'exiger le respect de ses joueurs envers les soldats canadiens en Afghanistan alors qu'ils se permettent de barbouiller le drapeau de ce qu'une majorité d'entre eux considèrent comme leur pays. C'est en lisant un billet sur le blogue Le Gros Bon Sens, dans lequel l'auteur rappelle qu'il est interdit d'écrire sur l'unifolié, que ça m'est revenu. Je dis «revenu» parce que c'était une évidence, parce qu'en lisant la nouvelle je n'y avais pas pensé — c'est quand-même le temps de l'année où on a autres choses à penser — et parce que si j'avais été invité à signer moi-même un drapeau, ma lumière se serait certainement allumée. À la dernière minute, peut-être, mais elle se serait allumée.

Dans la mesure où les Sea Dogs, innocemment, ont voulu envoyer une amicale «tape dans le dos» à nos soldats coincés en Afghanistan, le geste est louable. Je qualifie les Sea Dogs d'innocents, dans le sens non péjoratif du terme, parce qu'un geste de cette envergure médiatique devient également un encouragement au conflit lui-même ainsi qu'à tous ceux qui en profitent honteusement, comme le souligne dans son blogue Astidastineux, qui résume que nos compatriotes se battent «pour que des entreprises comme Coca Cola puissent s’établir en toute sécurité en Afghanistan.»

Innocemment, car ce n'est peut-être pas là l'objectif des Sea Dogs. Les médias ont cette fâcheuse habitude de rapporter les choses de façons superficielles et de permettre à tous et chacun de tirer des conclusions extrêmement diversifiées sur un même «sujet d'actualité». Le geste des Sea Dogs, tels que rapporté dans les médias, ne précisent pas s'ils encouragent ou non les côtés scabreux de l'intervention canadienne en Afghanistan. Un avocat le dirait: «Ce que tu affirmes de façon imprécise permet à une tierce partie de déduire ce que tu n'affirmes pas».

Dans un cadre plus concret que celui des suppositions, le geste des Sea Dogs vient confirmer ce que je décriais dans un précédent message, intitulé Honneur aux couleurs, à savoir que les gens, en général, sont ignorants de la symbolique du drapeau. D'ailleurs, la semaine dernière, j'ai vu un drapeau du Québec lacéré sur le terrain d'un... QG de la Sureté du Québec, à Terrebonne! Même le gouvernement du Québec se moque (innocemment?) du fleurdelisé, symbole numéro un, non pas des souverainistes, mais de tous ceux et celles qui habitent le sol québécois.

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