Je n'y avais pas pensé
J'admets
que je n'y avais pas pensé lorsque la nouvelle est sortie, mais les Sea Dogs de
Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, ont une bien drôle façon d'exiger le respect de
ses joueurs envers les soldats canadiens en Afghanistan alors qu'ils se
permettent de barbouiller le drapeau de ce qu'une majorité d'entre eux considèrent
comme leur pays. C'est en lisant un billet sur le blogue Le Gros Bon Sens, dans lequel l'auteur
rappelle qu'il est interdit d'écrire sur l'unifolié, que ça m'est revenu. Je
dis «revenu» parce que c'était une évidence, parce qu'en lisant la nouvelle je
n'y avais pas pensé — c'est quand-même le temps de l'année où on a autres
choses à penser — et parce que si j'avais été invité à signer moi-même un
drapeau, ma lumière se serait certainement allumée. À la dernière minute,
peut-être, mais elle se serait allumée.
Dans la mesure où les Sea Dogs, innocemment, ont voulu envoyer une amicale
«tape dans le dos» à nos soldats coincés en Afghanistan, le geste est louable.
Je qualifie les Sea Dogs d'innocents, dans le sens non péjoratif du terme,
parce qu'un geste de cette envergure médiatique devient également un encouragement
au conflit lui-même ainsi qu'à tous ceux qui en profitent honteusement, comme
le souligne dans son blogue
Astidastineux, qui résume que nos compatriotes se battent «pour que des
entreprises comme Coca Cola puissent s’établir en toute sécurité en
Afghanistan.»
Dans un cadre plus concret que celui des suppositions, le geste des Sea Dogs
vient confirmer ce que je décriais dans un précédent message, intitulé Honneur
aux couleurs, à savoir que les gens, en général, sont ignorants de la
symbolique du drapeau. D'ailleurs, la semaine dernière, j'ai vu un drapeau du
Québec lacéré sur le terrain d'un... QG de la Sureté du Québec, à Terrebonne!
Même le gouvernement du Québec se moque (innocemment?) du fleurdelisé, symbole
numéro un, non pas des souverainistes, mais de tous ceux et celles qui habitent
le sol québécois.