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Chroniques de Gradlon
19 décembre 2006

Stéphane Gendron congédié

Je crois que ce n'est une surprise pour personne. Dans mon cas, son congédiement me dérange. Non pas que j'aimais particulièrement le maire Gendron. J'étais rarement d'accord avec ses opinions extrêmes et son manque de respect. Ce n'est pas non plus que je considère que Stéphane Gendron ne méritait pas d'être congédié. En réalité, c'est les circonstances de son congédiement qui me dérangent.

TQS évoque les nombreuses plaintes reçues à l'égard des propos du maire Gendron. Encore là, je ne prétends pas que Gendron n'ait pas été l'objet d'une pléiade de plaintes, mais j'ai l'impression que TQS tente de généraliser les raisons du congédiement. Cependant, il m'apparaît que la seule raison qui ait véritablement poussé TQS à mettre fin au contrat de Gendron, c'est toute cette histoire avec le Barreau et la juge Lise Côté. Mon impression est que TQS a tremblé devant les possibles représailles d'une institution aussi puissante que le Barreau du Québec. En tout cas, si j'étais le président de TQS, j'aurais peur d'être poursuivi par l'institution qui rassemble tous les avocats et tous les juges du Québec.

Je suis peut-être dans le champ, mais ça me semble une incontournable évidence.

Ça me choque de constater que personne ne peut remettre en question le Barreau du Québec. Prenons le cas de l'ex-juge Andrée Ruffault. Comme beaucoup d'institutions de pouvoir, la population ne dispose plus d'aucun moyen pour obtenir la droiture de ceux et celles qui sont à son service. Les méthodes pacifiques et respectueuses, comme les pétitions, les lettres aux ministres, les manifestations dans la placidité et autres ne fonctionnent pas. Ces méthodes n'ont pas assez de punch. En contrepartie, les rapports de forces, comme les manifestes, l'irrévérence, la diffamation, l'humour choquant, les mouvements de masses agressifs, les grèves et autres ne fonctionnent pas non plus. Ces méthodes sont considérées vulgaires (dérangeantes), donc considérées irrecevables.

Quant au juste milieu, il n'existe tout simplement pas. Il n'y a pas de zone grise. Nous n'avons qu'à regarder la manifestation de l'été dernier pour la paix au Liban. C'était un mouvement de masse pacifique visant à exiger la paix au Liban, mais parce que quelques personnes ont brandi quelques drapeaux du Hezbollah, l'événement a perdu tout son aspect pacifique pour ne devenir qu'une simple incitation à la violence et au terrorisme. La nuance n'existe plus aux yeux de nos dirigeants. Peu importe ce que l'on fait, on est catalogué, soit dans les faibles, soit dans les menaçants qu'il faut écraser au plus vite.

Le maire Gendron avait raison de s'en prendre à la juge Côté dans l'histoire du pédophile Luc X. Gendron est de ceux qui ont essayé la méthode brutale, parce qu'il savait bien que la méthode douce ne marcherait pas. Est-il allé trop loin? Oui, mais qu'importe jusqu'où tu vas dans la méthode brutale, c'est trop loin. On revient à ce maudit cercle vicieux que j'ai exposé plus haut. Son statut d'avocat est peut-être la raison pour laquelle le Barreau s'en est pris à Gendron, mais si le Barreau projetait de s'en prendre directement à TQS, le statut d'avocat de Gendron y aurait été pour bien peu de choses. Je crois que c'est donc à la population en générale que le Barreau essaie d'imposer une sorte de bâillon.

Il reste le recours collectif, mais à quel point la population peut-elle espérer d'un recours collectif contre un juge ou la cours d'appel, sachant que ce recours sera jugé par... un autre juge?

Mon billet paraît défaitiste, mais je continue tout de même de croire que l'on doit continuer de manifester publiquement son mécontentement. Dans tout ça, je n'irai pas jusqu'à dire que la juge Lise Côté est une «femme frustrée» et une «maudite épaisse», qui sont les mots de Gendron, mais je dirai certainement qu'elle a été très irresponsable et qu'elle a nuit à la justice, donc ne mérite pas son poste de juge.

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