Contrôle des sites haineux

La question TVA-Canoë.com d'aujourd'hui, qui fait évidemment suites aux événements du 13 septembre, demanda aux Internautes et aux téléspectateurs en général s'il devrait y avoir des lois réglementant les sites Internet à caractère haineux. À 20h17 HE (12h19 GMT), 88% ont répondu OUI, donc 12% ont répondu NON, dont moi-même.

Ce n'est pas que je refuse qu'on s'attaque à la haine sur les sites Internet; c'est que je trouve qu'une telle règlementation ne serait qu'un diachylon sur une plaie, masquant le problème sans pour autant le guérir. De plus, ce ne serait que pure perte, car un site réglementé au Québec (au Canada) sera réouvert sur un serveur localisé dans un tiers pays sans réglementation où les autorités canadiennes ne pourraient rien faire.

Et les sites haineux ne sont que les conséquences d'une mentalité. La personne qui crée le site possède déjà cette mentalité haineuse et celui qui le consulte aussi, car il recherche évidemment un site reflétant ce qu'il pense déjà. Je crois que c'est plutôt sur la façon de penser des gens qu'il faut agir, par de l'éducation et surtout, de l'appréciation des différences. Faut s'entendre, si la principale différence d'un individu est de vouloir tuer tout le monde, il ne faut pas apprécier ni tolérer ça, mais ce type de différence haineuse n'est-elle pas créée par l'intolérence à une différence antérieure?

À force de contrôler toujours plutôt que de se pencher sur le vrai problème, on va finir par créer une société à deux visages: d'un côté, des gens inconscients et de l'autre, des gens encore plus révoltés. Bonjour la paix et le bien-être après une dizaine ou une vingtaine d'année à mijoter dans une telle ambiance.

Je suis peut-être dans le champ (quoique j'en doute), mais j'anime des jeunes qui formeront la société de demain et je préfère les aider à vivre sainement plutôt qu'à développer une haine et un mal-être qu'on voudra, à coup de résolutions politiques, taire, réprimer, refouler et compresser, créant de véritables bombes à retardements, parce qu'on ne pourra que comprimer au maximum un ressort qu'on ne peut pas faire disparaître paresseusement (rien ne se perd, rien ne se crée), mais qu'on peut transformer en quelque chose de positif si on prend la peine d'y mettre les  vrais efforts.