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Chroniques de Gradlon
17 septembre 2006

Critique — Gang Gridiron

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Gang Gridiron
(v.fr. de "Gridiron Gang")

Après Be Cool, Dwayne "The Rock" Johnson veut toujours prouver qu'il est un acteur sérieux.

Les films sur le football sont légion à Hollywood et l'année 2006 n'y échappe pas. Gang Gridiron est le second film de football de l'année, succédant à Invincible, qui avait été très bien accueilli par la critique et le public.

Comme la plupart des films du genre sorti ces dernières années, Gang Gridiron est inspiré d'une histoire vraie, évidemment altérée et romancée. Durant le générique, on nous présente les séquences d'un documentaire tourné à l'intérieur des murs du camp Kilpatrick et avec les vraies personnes.

Qu'il s'agisse de basket-ball (Coach Carter — 2005), de baseball (Hardball — 2006) et même de danse (Take the Lead — 2006), les films sportifs tournant autour de la délinquance juvénile épousent la même recette: réticence des jeunes, apprivoisement, apprentissage, changement, victoire (souvent plus morale que sportive). Que ce soit la réalité dont ils émanent ou le désire des producteurs d'emprunter une formule à succès, Gang Gridiron n'échappe guère à la règle. Cela ne fait pas de la dernière réalisation de Phil Joanou un mauvais produit, mais cela l'empêche certainement de se démarquer.

Comme ses prédécesseurs, Gang Gridiron mise beaucoup sur la ténacité et le caractère d'un coach, ainsi que sur les émotions et la détresse des jeunes. C'est d'ailleurs ces aspects qui donnent de la qualité du film, sans quoi il ne serait qu'un pastiche.


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Dwayne Johnson a été choisi pour incarner Sean Porter, une ancienne vedette de football universitaire et éducateur dans un camp de détention pour mineur. Découragé par les statistiques qui renvoient 75% des jeunes en prison une fois libérés, Porter décide de monter une équipe de football, sport qui sait développer une panoplie d'aptitudes positives.
 
Il est difficile de juger la qualité du jeu de Johnson. Au départ, on se dit qu'il a fait du progrès comparativement à ses rôles antérieurs (dont le très médiocre Doom), mais qu'il lui en reste encore à apprendre, surtout du côté gestuel. Mais en regardant les footages à la fin, on constate que le vrai Sean Porter a une gestuelle aussi éloquente qu'un saucisson.
 
Malheureusement pour Johnson, il partage l'écran avec des jeunes beaucoup plus doués pour le jeu que lui. Jade Yorker (Snow Day — 2000), Setu Taase et Trever O'Brien (Dodgeball: A True Underdog Story — 2004) sont particulièrement émouvants et pétant de véracité. Même Xzibit surpasse Johnson, dans un rôle offrant pourtant une rare visibilité. Comme quoi chacun son rythme pour apprendre les ficelles de la comédie.

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Comme j'ai dit, le reste du film est du déjà-vu. Les séquences sur le terrain sont efficaces, mais on a déjà vu pareil et même mieux (Any Given Sunday — 1999). D'autres scènes, bien qu'elles soient jolies, sont tirées à gros trait, comme lorsque les jeunes fêtent leur première victoire devant un coucher de soleil ou lorsqu'on nous montre en gros plan le visage bétonné d'un Johnson qui peine à rendre l'émotion, ce qu'il a pourtant réussi à faire ailleurs dans le film.

Quoiqu'il en soit, pour bien apprécier Gang Gridiron, pas besoin d'être un fan de football, mais il faut au moins aimer les films sportifs, particulièrement ceux sur le sport le plus populaire aux États-Unis. La performance plus que louable des acteurs est un supplément, un bonus, mais qui n'attirera pas de cinéphile autre que les amateurs du genre. Un film, donc, au dessus de biens des navets (Varsity Blues — 1999), mais une longueur derrière des films comme En souvenir des Titans (2000) et Coach Carter. 


Drame sportif. États-Unis. 120 minutes. 13 ans et plus (Canada)

Réalisé par Phil Joanu. Écrit par Jeff Maguire, inpiré du documentaire Gridiron Gang de Lee Stanley. Avec Dwayne "The Rock" Johnson, Xzibit et Jade Yorker.

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