Brèves du 18 octobre
Il y a de quoi !
L’institut
états-unien Public Agenda a réalisé une étude qui démontre que 80% des
américains sont inquiets de la politique étrangère des États-Unis (Corus).
Il y a de quoi ! Les citoyens des États-Unis ne sont pas stupides et doivent
bien se rendre compte que la relation qu’entretient Washington avec le reste du
monde tangue. On peut cependant reprocher aux états-uniens d’être un peu long à
se réveillé, car le reste de la planète s’inquiète de la politique étrangère
états-unienne depuis 5 ans déjà.
Quel genre de terrorisme ?
Devant
les élèves d’une école militaire, le secrétaire à l’offense… oups, je veux dire
à la défense des États-Unis, Donald Rumsfield, parle du «nouveau terrorisme» (Corus).
Bien qu’il parle de terrorisme n’ayant «aucun territoire à défendre, aucun
traité à honorer» et qui «cherche à obtenir les armes les plus dangereuses au
monde», je me demande encore et toujours quelle est la conception de terrorisme
pour les bonzes de Washington. C’est devenu tellement flou. Dans son film Fahrenheit 9-11, Michael Moore
expliquait comment les services de renseignements états-uniens avaient
infiltrés un ONG militant pour la paix car Washington le soupçonnait de terrorisme
! Dans sa chanson Groove
Grave, Loco Locass dit que penser «est un acte un attentat symbolique» (il
faut lire toutes les paroles de la chanson pour bien comprendre le contexte) et
j’ai toujours eu cette nette impression que la réflexion est l’un des critères
choisis par Washington pour reconnaître le terrorisme. M’enfin, c’est juste une
impression…
Une proposition nébuleuse
Le
ministre canadien de la Défense, Gordon O’Connor, propose de limité à une seule
mission l’engagement des soldats canadiens en Afghanistan (Corus).
À première vue, c’est une bonne nouvelle, mais en approfondissant, on s’aperçoit
que cette proposition cloche. O’Connor veut éviter d’avoir à renvoyer des
soldats en Afghanistan pour une deuxième fois, mais il ne dit surtout pas qu’il
veut limiter le séjour en sol afghan des soldats (individus) canadiens. Gordon
O’Connor espère que les prochains soldats à partir pour le front poseront pour
la première fois le pied en Afghanistan. Après relecture et mure réflexion, O’Connor
veut seulement plus de chaire à canon, car définitivement, le congélateur s’épuise.
Let’s go, Stephen
Lors d’un
discours adressé au B’nai Brith, ceux-là même qui ont traités ceux qui ont
manifesté pour la paix au Liban d’antisémites, le premier ministre Stephen
Harper a réitéré son appui, sans équivoque, sans conditions, sans discernement,
à l’état d’Israël (Corus).
Let’s go, Stephen, continue à nous démontrer à quel point tu calques
aveuglément ta politique étrangère sur celle de Washington.
Il semble
que ce ne soit pas qu’au Québec que les conservateurs perdent des appuis. Un
sondage révèle que malgré l’absence de chef, les Libéraux fédéraux sont
désormais au coude-à-coude avec les Conservateurs dans les intentions de vote (Matinternet).
Contrairement à Bush, il faudra plus qu’une présomption de menace terrorisme à
Harper pour renverser la vapeur.
En
apprenant que les Conservateurs déposent un projet de loi sur le bilinguisme à
Air Canada (Matinternet),
on pourrait être porté à croire qu’il s’agit d’une preuve qu’il y a du bon dans
le mandat de Stephen Harper. Cependant, il s’agit là que d’une nouvelle mouture
— on ignore s’il s’agit d’une version amélioré ou bien l’inverse — d’un texte
que les Libéraux n’ont pas eu l’occasion de déposer à cause des dernières élections.
Je ne peux quand même pas accuser les Conservateurs de faire de la
récupération, à moins d’accuser tous les partis politiques de le faire… alors j’accuse
les partis de politiques de faire de la récupération.
Et si…
La
famille d’Anastasia De Sousa, décédée sous les balles de Kimveer Gill lors de
la tuerie au collège Dawson, déclare qu’il faut aider les gens qui éprouvent
des problèmes (Matinternet).
Bien que je sois empathique à ce que vit présentement la famille De Sousa,
celle-ci reflète, avec cette déclaration, l’omniprésence de l’égocentrisme, de
l’individualisme et de la cécité qui caractérise une bonne partie de la
population. Peut-être cela ne concerne pas directement les De Sousa, mais le
constat demeure : les gens ont besoins de vivre un drame pour enfin s’ouvrir
les yeux. C’est dommage, car à cause de ça, l’appel des De Sousa ne sera pas
entendu par des milliers de personnes qui n’ont pas encore vécu ce genre de
drame.
Le premier ministre terre-neuvien Danny Williams
s’excuse pour des propos qu’il a jadis tenu à l’égard du Québec (Cyberpresse).
Dans le contexte des développements hydro-électriques du Labrador, Williams
avait expliqué au gouvernement fédéral qu’il devait «diversifier ses sources
d'énergies pour être moins dépendant du Québec», ajoutant que «cette mesure
était nécessaire compte tenu de la situation politique incertaine au Québec en
raison de l'option souverainiste». Pourquoi s’excuser ? Je suis souverainiste
et je ne me sens aucunement offusqué par ces propos-là. Devant l’option
souverainiste, Ottawa a deux choix : continuer à travailler de concert
avec Québec (ça sert la cause fédéraliste et, dans le cas de l’indépendance
québécoise, ça assure une relation saine avec un état qui aurait désormais une
position géographique stratégique en Amérique du Nord) ou assurer ses arrières
en «contournant» le Québec (ça sert la cause souverainiste, mais ça diminue les
potentiels effets négatifs d’une sécession québécoise). Même si au Québec, on
souhaite de bonnes relations post souveraineté diplomatiques et économiques
avec Ottawa, il faut reconnaître que peu importe l’option choisie, Ottawa agit
dans l’intérêt des Canadiens qui demeureront Canadiens.