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Chroniques de Gradlon
4 octobre 2006

Discussion intéressante

Comme je ne sais jamais combien de temps me prendra mon voyagement vers l'université, je me réserve toujours 2 heures pour m'y rendre. Sage décision, particulièrement ces temps-ci, alors que l'A-19 (Papineau) est désormais bloquée entre les boulevards St-Martin et Henri-Bourrassa, de l'autre côté de la rivière des Pairies.

Ça été étrangement fluide cet après-midi pour me rendre et je suis arrivé dans ma salle de classe vers 17h20, mon cours commençant à  18h. Le prof du cours d'avant s'est fait surprendre par l'arrivée de quelques étudiants alors qu'il jasait avec les siens. Comme je m'assois à l'avant de la classe, c'est à moi qu'il s'est adressé la parole lorsque ses étudiants sont partis.

Il m'a demandé de quel cours il s'agissait et qui était mon prof. À ma réponse, il a reconnu le prof et a dit qu'il était un bon prof, à quoi j'ai rétorqué qu'effectivement, il était très intéressant. Le prof m'a alors dit que la matière était intéressante, que le prof ne faisait que l'enseigner. Je lui ai répondu que j'avais déjà eu un prof qui présentant sa matière, qui était intéressante, de façon morne et monocorde. Sans être fâché, il s'est approché de moi et m'a dit que les étudiants ne comprennent pas l'énergie que ça demande pour enseigner à l'université, que les profs sont toujours à la course, etc.

Il s'est alors mis à me parler des occasions qui lui arrivent de dévier du plan de cours, de déborder, etc. Il m'a semblé que certains de ses élèves lui reprochaient ces écarts. Je lui ai dit que je comprenais totalement et que c'était normal que le prof ne suive pas à la lettre le plan de cours. Les étudiants ont parfois besoins que le prof approfondisse un point, que ce soit pour mieux comprendre ou simplement par curiosité. Selon moi (je ne lui ai pas dit), un bon prof laisse s'exprimer la curiosité de ses élèves.

Si j'ai compris ce qu'il essayait de me dire, je n'ai pas senti qu'il a compris ce que moi je voulais lui dire. Qu'il s'agisse d'histoire ou d'autre chose, on peut presque toujours ouvrir un bouquin pour acquérir la matière théorique. Ce qui pousse l'étudiant à venir à l'université, c'est la façon dont le prof présentera cette matière théorique. Si le prof se contente d'un exposé magistral monotone, trop structuré, sans graphiques et parfois même, sans vraiment d'intérêt de sa part, alors aussi bien se contenter d'ouvrir les bouquins, parce que le prof n'apportera strictement rien. D'un autre côté, si le prof est dynamique, qu'il présente la matière d'une manière énergique et imagée (au sens propre et figuré) et qu'il apporte des éléments supplémentaires parce qu'il s'intéresse à ce qu'il enseigne, alors ça vaut vraiment la peine pour l'étudiant de s'asseoir pendant 3 heures pour l'écouter.

Je ne lui ai pas dit, parce que la conversation a dévié sur un autre sujet.

Ce prof m'a demandé si j'étais historien. Je lui ai répondu que non, et dans ma tête, j'ai pensé que je n'aurai jamais le toupet de me déclarer historien avant d'avoir au moins fait un certificat. Il a alors reformulé sa question et m'a demandé si je faisais un baccalauréat en histoire. Je lui ai alors expliqué mon petit cheminement particulier, qui consiste à accumuler 15 crédits en tant qu'étudiant libre pour entrer au bacc, car je n'avais pas terminé mon cégep (collégial). Il ignorait qu'on pouvait remplacer le DEC par des crédits universitaires.

Sans que j'aie entré dans les détails, je lui ai expliqué que je me sentais trop vieux pour retourner au cégep, que les profs du cégep s'adresse surtout à des jeunes de 17-18 ans dans leurs approches, et non à des adultes de 23-24 ans ayant un certain vécu. Il m'a dit qu'il ne pensait pas qu'on puisse être trop vieux pour le cégep, mais il comprenait que je me sente plus impliqué à l'université, car je suis davantage entouré de personnes de mon âge. Il m'a dit qu'en réalité, il n'y a pas d'âge pour apprendre et je lui ai manifesté mon approbation sur ce sujet. Comme le temps filait, il a du partir sur ce.

Il a raison. On n'est jamais trop vieux pour apprendre, même lorsque notre mémoire flanche et qu'on ne retient plus, parce que durant les quelques heures du cours, on peut quand même sentir la satisfaction de la découverte. S'il ne s'agissait que de mon désir d'apprendre, j'aurais pu retourner au cégep, mais c'est mon avenir qui se joue présentement et je ne voulais pas consacrer 2 ans à des études collégiales alors que je peux suivre des cours universitaires qui me seront probablement crédités à mon entrer au bacc. C'est une question de temps dont je ne dispose pas. Si j'étais passé par le cégep, j'y serait sorti à 25 ans (peut-être 26), et je n'aurais pas terminé mon bacc avant 28 ans (peut-être 29). En allant directement à l'université, je n'économise peut-être pas 2 ans, mais au moins plusieurs précieux mois. J'ai désormais la possibilité de terminé mon bacc à 27 ans, très peu probable à 28 ans.

C'est d'abord et avant tout pour ça que j'ai choisi l'université et jusqu'à présent, je suis très satisfait de mon choix.

J'ai bien aimé cette discussion avec ce prof, car je l'ai trouvé sage, même si je n'ai pu lui montrer que j'étais moi-même plus compréhensif et consciencieux que certains de ses étudiants.

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