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Chroniques de Gradlon
30 janvier 2006

Pas ennuyante !

J’ai trouvé que l’émission d’aujourd’hui de Tout le monde en parle n’était pas ennuyante du tout. L’émission a d’ailleurs énergiquement commencé avec Martin Matte et sa désopilante fanfaronnade. J’ai particulièrement aimé lorsqu’il a lancé : « […] D’un autre côté, est-ce que j’ai le droit de priver ces gens-là de mon spectacle… », alors qu’il expliquait le dilemme qu’il a connu quant à l’opportunité qu’il a eu d’exporter son spectacle en France.

A suivi Denis Coderre, député libéral du comté de Bourassa. J’apprécie souvent les politiciens qui osent se présenter sur le plateau de TLMEP, même s’ils sont de formations politiques ou de philosophies politiques (c’est plus rare) différente des miennes. Il y a eu seulement Stéphane Gendron (maire d’Huntingdon) que j’ai trouvé extrémiste et impulsif (voir irréfléchi). Mais j’ai été surpris par Coderre. Au mieux, je m’attendais à ce qu’il patine comme Jean Charest au début de la saison. J’y ai plutôt trouvé un politicien réfléchi, aux idées de gauche qui me rejoignent, un fervent défenseur de l’intégrité des Canadiens Français (pas seulement des Québécois) et surtout, quelqu’un qui n’a pas peur de regarder la vérité en face et d’avancer. Il est le premier visage libéral que j’entends admettre que la défaite du PLC aux dernières élections était bel et bien attribuée aux libéraux eux-mêmes, à travers leur arrogance et leur suffisance. Bravo, rares sont ceux dans la classe politique qui sont capables de telle introspection.

Le moment bouleversant de l’émission revient à Pierre-Hugues Boisvenu. Cet homme a perdu ces deux filles en l’espace de quelques années et continue de défendre la cause des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD). Non seulement je le trouve courageux, mais je suis d’accord avec lui quand il dit que les familles de victimes ont moins de droit que les criminels et qu’ils leur manquent cruellement de support gouvernemental. Les familles de victimes ne sont malheureusement pas les seules dans le bateau. Je pense aussi aux personnes atteintes d’une maladie mentale. Cette expression fait encore trop peur, mais elle englobe un large éventail de troubles, du plus évidents au plus discrets, du plus grave au plus banal, et qui touche, selon les dernières et obsolètes statistiques, 20% de la population. Pour la plupart d’entre eux, si l’on s’en remettait seulement au gouvernement, n’aurait que deux choix : être interné (souvent trop tard) ou se laisser battre par la maladie. Heureusement qu’il y a des gens qui ont vécus des difficultés dans la vie, s’en sont relevés et ont créer des ONG.

Dans une veine plus humoristique, mais tout aussi d’actualité, l’humoriste Nabila Ben Youssef est venue parler du spectacle qu’elle a montée, Arabe et cochonne. La situation des femmes arabes dans le monde me semble désormais encore plus complexe et j’ai apprécié d’être éclairé par ses propos. Dans son spectacle, Nabila essaie de présenter aux occidentaux que nous sommes une autre sorte de femme musulmane, libre et vivante, qu’une remontée de l’extrémisme islamique fait disparaître (façon de parler).

Comme j’aime la politique, j’ai bien aimé la présence du journaliste Jean-Michel Leprince, qui est venu donner des détails sur les chamboulements politiques que connaissent les pays de l’Amérique latine, alors qu’une vague gauchiste (et parfois extrémiste) frappe.

Finalement, Pascal Montpetit et Normand L’Amour assuraient la partie plus culturelle de l’émission. La première, toujours aussi énergique, est venue parler d’une pièce de théâtre et de la série télévisée Pure Laine, alors que le second, à mi-chemin entre le timbré et l’illuminé spirituel – je vous laisse deviner de quel côté il penche le plus – a beaucoup fait rire les invités et les spectateurs, probablement bien malgré lui.

Il y a des émissions de Tout le monde en parle qui contiennent des longueurs, mais pas celui-ci. Vivement l’émission de dimanche prochain et la reprise de l’entrevue avec Gérard Depardieu, qui sera en ondes le 8 février.

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