Pas de niveaux d'alerte publics
Je n'y avais jamais
vraiment prêté attention, mais en tombant sur un article de Cyberpresse
intitulé Le
Canada n'a pas de niveaux d'alerte publics, ça m'a réveillé. En effet,
je n'ai jamais eu vent, de la part de tout média confondu, que l'alerte de
sécurité du Canada était passé d'un niveau à un autre, alors qu'à peu près à
tous les mois, même dans les médias québécois, on nous informe que le niveau d'alerte
des États-Unis passe à orange ou revient à jaune. Ce système d'information
public, mis en place par le département américain de la sécurité du territoire
(Homeland Security), a évidemment son pendant canadien, mais les fluctuations
entre les niveaux ne sont pas communiquées au grand public.
Ce n'est pas parce que l'idée est américaine, mais je suis bien d'accord avec
le principe de réserver les informations sur le niveau d'alerte du Canada aux
organismes de sécurité. Je trouve qu'un tel système, tel qu'il est exploité aux
États-Unis, est davantage un outil politique qu'un véritable outil
d'information. C'est moins pire aujourd'hui, mais il n'y a pas très longtemps,
les américains cessaient de respirer lorsque le niveau d'alerte changeait d'un
cran. Comme il faut bien se rendre à l'évidence que le dernier attentat contre
les States remontent au 11 septembre 2001, et que depuis, ce fameux niveau n'a
jamais cessé de changer sans pour autant que d'autres dangers soient réellement
apparus, le rythme cardiaque des américains ne dépend plus du niveau d'alerte.
J'ignore quel pourrait être la réaction des Canadiens face aux changements de
niveau si un tel système public existait au pays. Je crois que la plupart des
habitants de la Colombie-Britannique, du Québec et des Maritimes y seraient
insensibles. En Ontario, ça pourrait influencer un peu plus, mais certes pas
autant que dans les provinces des Prairies, dont l'Alberta, entre autre.
Néanmoins, sans égard pour la province, il existe des citoyens canadiens qui
sont susceptibles d'être affectés par un tel système. Et plutôt que de voir des
gens redoubler de vigilance et devenir objectivement conscient, nous verrions
des groupuscules de gens devenir paranoïaques et surtout, xénophobes. Ces
groupuscules ne seraient pas en assez grand nombre pour instaurer au pays un
climat de panique généralisé, mais tout de même, à quoi pour faire paniquer des
gens, peu importe leur nombre, pour des résultats insatisfaisants, qu'ils
soient positifs ou négatifs?