Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques de Gradlon
19 septembre 2006

Mauvaise journée

Il y a des journées comme ça, sur laquelle on souhaite vite tourner la page. Pour moi, aujourd'hui, c'en est une.

D'abord, j'ai très mal dormi la nuit dernière. Quand je me suis levé du lit à 8:00, c'est parce que j'avais baissé les bras face au sommeil. S'en est suivie une période longue et ennuyante. Le genre de période qui ne te laisse pas assez de temps pour entamer une activité quelconque avant ton activité principale, qui elle, tarde à arriver.

Cette activité principale, c'était mon premier cours de Kung Fu. Sans mauvais jeu de mot, ça été comme un coup de poing en plein visage. Je savais que j'allais rusher, que j'allais suer et que j'allais en baver. Je pèse 40lbs de plus que mon poids santé. Mais j'étais loin de m'attendre à ce que ce soit aussi pire que ça. Mon objectif avec le cours était de me mettre en forme, mais je me suis aperçu, sur le fait, que le cours s'adresse à des personnes déjà en forme, ou au moins, ne souffrant pas d'embonpoint. J'ai eu comme l'impression aussi qu'il s'agissait d'un cours en accéléré, comme si le maître devait montrer en 1h30 ce qui aurait normalement exigé 2h30-3h00.

Ce qui m'a le plus démoli, c'est que durant les premières 30 minutes du cours, je me débrouillais plutôt bien. Je faisais la plupart des exercices d'échauffement avec un retard sur les autres (i.e.: 8 pompes au lieu des 10 demandées) et si je ressentais du mal et de l'essoufflement, je maintenait le rythme. Puis, en l'espace de dix coups de pieds, toute mon énergie s'enfuit. Mes jambes s'amollissent, mon coeur cherche à défoncer mon thorax et je peine à bouger. Je ne peux plus attendre, il me faut de l'eau. Je sors des rangs, puis de la classe, ma serviette à la main, et je vais boire. La récupération est plus longue que prévue. Beaucoup plus longue. Je suis étourdi et faible. Il faut que je m'assois et le seul endroit possible est... le siège de toilette.

Assis dans le cabinet, je réalise l'ampleur de ma mauvaise forme physique. Je ne suis pas en mauvaise forme; je suis en très mauvaise forme. Je réalise que j'ai dans la mi-vingtaine et que je n'arrive pas à suivre, même à distance, les autres de mon âge. Pire, des personnes de vingt ou trente ans mes aînés, sans maintenir la forme, arrivent à en faire beaucoup plus que moi.

Un coup de poing au visage. J'en ai une boule dans le gorge et les larmes aux yeux.

Quand je revient près du Dojo, les autres en sont rendus ailleurs. Ils semblent danser, légers comme des feuilles au vent en automne. C'est trop, je ne pourrai jamais réintroduire le cours. Je rentre dans le Dojo uniquement pour y récupérer mes espadrilles et mes bas. Là s'arrête mon expérience en Kung Fu, pour le moment. Jeudi, je vais aller me faire rembourser mon cours et me contenter, les mardis et les jeudis, d'aller au bloc de conditionnement physique, le «gym», afin de me refaire une santé physique.

Ce n'est pas un échec, un recul. C'est une bifurcation vers une autre avenue, mais un brutale bifurcation. Le reste de la journée m'a semblée grisâtre malgré le bel ensoleillement au-dessus de Montréal. J'ai eu peine à rester éveillé dans mon cours sur les Amérindiens malgré les propos très intéressants du professeur. À 21h00, c'était le retour à la maison. Dans les faits, il a duré 1h00. Dans mon esprit, il était interminable. Même pas moyen de trouver, ni à la radio ni dans mes CD, de la musique qui fit avec mon état d'âme.

À 23h30, il est temps que je me mette au lit et que je tourne la page sur cette mauvaise journée.

P.S.: billet post-daté.

Publicité
Commentaires
Publicité